Deux chefs se rencontrent | Étoile de Feuille et Étoile de l'Aube [abandonné]

Une silhouette dorée se faufilait entre les arbres de son territoire, telle une étoile filante. Elle se déplaçait vite, avec facilité, et donnait une impression de légèreté, comme si elle volait. Cette silhouette claire et scintillante était en fait un guerrier, et pas des moindres, car il était même le chef d'un des clans les plus puissants et les plus beaux : celui de l'Ombre.
Étoile de l'Aube s'arrêta brusquement aux abords du chemin du tonnerre. Il n'avait jamais vraiment aimé cet endroit, horriblement moche et puant. Il n'avait pas vu le temps passé et ne s'était même pas aperçu qu'il s'en approchait. Et il s'en serait bien passé.
Le félin hésita un moment, avant de décider d'aller plutôt vers les Quatre Chênes. Ce matin, il avait décidé de patrouiller seul, conscient qu'il était très isolé de la plupart des autres chats. Il ne souhaitait pas s'interposer parmi eux, de peur de se faire mal voir, mais ne voulait pas non plus paraître asociable et peu sympathique. Il avait une réputation à tenir !

Les yeux ambrés du meneur doré tombèrent sur les Quatre Chênes. Encore une fois, il était impressionné par leur grandeur, et encore plus par autre chose : ses pattes l'avaient menées d'elle même ici ! Il n'avait pas du tout essayé d'y aller et s'était tout simplement laissé aller.
Il s'aperçut très vite qu'il n'était pas seul. Et il reconnut aussitôt celle qui l'observait de loin, tout comme lui. Il s'en approcha doucement, pour montrer qu'il ne souhaitait pas se battre et commença à parler.

— Salutations, Étoile de Feuille ! La chasse est bonne pour le clan du Tonnerre ?

Un vent frais souffla sur les feuilles des grands arbres se trouvant au dessus des félins. Étoile de l'Aube frissonna légèrement, tentant de ne rien laisser paraître. Il ne fallait pas montrer des signes de faiblesse devant les autres clans, surtout pas devant leurs chefs.

— Oui, le Clan du Tonnerre se porte très bien. Et le tien, Étoile de l'Aube?

La question lui parut bien simple, mais le meneur ne dit rien. De toute manière, il avait fait la même chose juste avant !
C'est à ce moment que le grand guerrier se rendit compte que la vie était monotone. La même chose se répétait infiniment. Il disait toujours la même chose lorsqu'il croisait quelqu'un. Et cette chose bien simple ne lui suffisait pas. Il voulait de l'action dans sa vie ! Et il en avait eu... Mais pas dans le bon sens, pas dans le sens qu'il attendait.

]— De même, merci.

Une pointe de folie s'infiltra en lui. Il voulait de l'action ? Il en aurait ! Il ne tenait qu'à lui de commencer !
Le chef regarda la meneuse, mystérieusement. Qu'allait-il bien pouvoir faire ? Il s'infiltra alors dans les yeux d’Étoile de Feuille, d'un beau vert profond.

— Un petit combat... Pour la route ?

Ses propres yeux, ambrés, brillèrent d'un éclat féroce.